> La revue :
Magdala
est une revue annuelle et thématique créée en 2009 par Christian Doumergue.
Son propos est d’aborder la question de la spiritualité sous ses différentes
manifestations : philosophique, religieuse, artistique, existentielle. Au
fil de ses numéros, la vocation de
Magdala est de faire état d’une réalité
autre que la réalité visible, et
d’inviter à intégrer cette réalité là dans notre compréhension du monde.
> Lire Pourquoi nous cherchons, l’éditorial/profession de foi de la revue, par Christian Doumergue.
> Magdala en
quelques mots…
Pourquoi
Magdala ?
L’allusion à Marie de Magdala, plus connue sous le nom de Marie-Madeleine, est évidemment transparente. Maintenant, pourquoi donner ce titre à une revue qui ne parle pas de Marie-Madeleine ? Tout d’abord, parce que l’on est pas si loin de Marie-Madeleine que cela par les thématiques abordées. Marie-Madeleine a porté le christianisme gnostique qui est au cœur de ce premier numéro de Magdala consacré à l’une de ses manifestations les plus saisissantes : le Catharisme. La thématique du prochain numéro sera également très liée à Marie-Madeleine. Un article lui sera d’ailleurs consacré sous ce prisme… Ensuite, il y a la portée symbolique : Magdala, la ville d’où est originaire Marie-Madeleine a longtemps été ignorée, perdue. Des fouilles minutieuses la font peu à peu sortir des sables du temps et du désert. La quête spirituelle ressemble à ce champ de fouille. Elle consiste elle aussi à retrouver un objet perdu et enfoui. Or, cette quête, c’est précisément le sujet de Magdala.
Pourquoi une revue
sur la spiritualité ?
Parce que la spiritualité, plus précisément sa compréhension, semble un enjeu essentiel de notre époque. Le terme est généralement associé aux religions établies et en ce sens est galvaudé par tout un courant de pensée héritier de l’anticléricalisme. C’est un contresens : la spiritualité n’est pas la religion, celle-ci n’est que sa formulation sociale. Or, comprendre ce qu’est la spiritualité, essayer de la cerner, d’en percevoir l’origine, apparaît plus essentiel que jamais. La crise économique actuelle masque mal une autre crise plus profonde dont la non résolution est d’une certaine manière à l’origine des crises matérielles que nous traversons : c’est la crise spirituelle de l’homme. Les grands modèles religieux qui donnaient un sens, fut-il factice, à la vie humaine s’écroulent progressivement et laissent l’homme face aux questions qui n’ont cessé de se poser à lui depuis que l’humanité est. La chute de cette vision dogmatique du spirituel est une opportunité. Elle peut, enfin, permettre à l’homme de se poser en toute liberté la question de son origine et, surtout, de son devenir…
En quoi consiste
cette quête spirituelle ?
Elle est différente pour chacun, car chacun, en ce domaine, n’a pas le même âge. Cette affirmation procède d’une conviction profonde, celle de la réalité de ce que l’on appelle métempsychose, plus communément connu sous le nom de réincarnation. Il y a là une clef essentielle à la compréhension de l’individu et de sa place dans le monde. Or cette donnée est rejetée au profil de grilles de lecture qui se veulent plus scientifiques. Cette notion de différence d’âge est importante car elle implique que la quête spirituelle ne peut être vécue de la même manière d’un individu à l’autre. C’est une des grandes erreurs des religions établies que de vouloir établir pour tous un « régime » commun. Cela est aussi vain que si, sous prétexte que tous les enfants d’une école primaire jouent dans la même cour, on avait les mêmes exigences pour un élève de CP que pour un élève de CM2. Ceci étant dit, en quoi consiste cette quête spirituelle ? Elle consiste à comprendre pourquoi Jésus a dit « L’Homme ne vivra pas de pain seulement. » (Luc IV, 4) et pourquoi la même phrase, la même vérité, se retrouve sous la plume de Baudelaire au XIXe siècle : « …tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours, ― de poésie, jamais… » (Conseils aux jeunes littérateurs)
En quoi cela est-il
important ?
Cela est important pour nous ramener à nous même. Nous vivons dans un monde où le bonheur et toutes les notions qui s’y rattachent (comme la sécurité), sont posés comme un principe nécessairement extérieur (dans la citation précédente, le pain). Ce discours a un fondement strictement économique destiné à justifier la vente d’un bien. Or, cette idée de l’extériorité du « bonheur » est la cause de toute la souffrance humaine, ou presque. La spiritualité va à l’encontre de cela. Elle procède d’un cheminement vers l’intérieur, invite à trouver la lumière en soi. En cela, elle est un contre pouvoir fondamental à la société que nous subissons. Le seul contre pouvoir réellement efficace et ne participant pas du système, car fondé sur l’individu, et sa libération individuelle, et non sur le groupe… Contrairement à la religion, la spiritualité n’est pas l’ « opium du peuple. » Elle est au contraire un principe actif qui en transformant l’individu en lui-même aboutit à une réelle transformation sociale. L’exemple de Gandhi est un des plus probants qui va dans ce sens. Toute idée de transformation sociale de masse issue d’une idéologie politique est un leurre qui entretient le système en place…